- clinquant
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1 ♦ Région. Qui sonne, cliquette. « Et leurs chevaux libérés, étriers fous et clinquants » (Céline).2 ♦ (XIVe, repris XIXe) Qui a un éclat trop voyant, vulgaire; qui brille mais est sans valeur. Bijoux clinquants. ⇒ tapageur.clinquant 2. clinquant [ klɛ̃kɑ̃ ] n. m.1 ♦ Lamelle brillante, d'or ou d'argent (par ext. de cuivre) dont on rehausse certaines parures et broderies. « la pauvre noblesse qui se pare de clinquant usé » (Guez de Balzac).♢ Techn. Métal en feuilles très minces. Clinquant de laiton, d'aluminium, de cuivre, d'acier.2 ♦ Par anal. (1680) Collect. Le clinquant : mauvaise imitation de métaux, pierreries, bois précieux. ⇒ camelote, 1. faux, quincaillerie, simili, 2. toc, verroterie. Le faux éclat, le mauvais goût du clinquant.3 ♦ (1667) Fig. Éclat trompeur, tapageur.Synonymes :- toc (familier)- vernisContraires :- vraiLamelle d'or, d'argent, etc., employée pour rehausser une broderie.Synonymes :- paillon● clinquant, clinquante adjectif (ancien français cliquer, briller) Qui brille d'un éclat excessif ; qui a plus de brillant que de valeur : Une décoration clinquante. Des phrases clinquantes, mais vides.clinquant, anten. m. et adj.rI./r n. m.d1./d Lamelle d'or, d'argent, rehaussant les broderies.d2./d Mauvaise imitation de matières précieuses. Une bague en clinquant.d3./d Fig. Faux brillant, éclat artificiel. Le clinquant d'un discours.rII./r adj. Qui brille d'un éclat tapageur, mais n'a pas de valeur. Verroterie clinquante.⇒CLINQUANT, ANTE, adj. et subst. masc.I.— Adj. Qui a un éclat très voyant, parfois agressif ou tapageur. Cette dorure très clinquante (...) a l'inconvénient de se ternir rapidement (VIAUX, Le Meuble en France, 1962, p. 28).— Au fig. :• 1. Pour n'avoir pas à prononcer un nom aussi clinquant que le sien [Princesse d'Austerlitz], tout le monde l'appelait Hortense...RADIGUET, Le Bal du comte d'Orgel, 1923, p. 37.II.— SubstantifA. Ornement brillant fait de lamelles d'or ou d'argent (vrai clinquant) ou de lamelles de métal doré ou argenté (faux clinquant), employé en particulier pour orner des dentelles, des tissus ou des broderies. C'était un manteau de théâtre, en satin fané, bordé de franges de clinquant (G. SAND, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 67). Casaque de velours orangé à clinquant d'argent (SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 8, 1851-62, p. 165).— P. ext., rare. Ce qui, tout en ayant une valeur certaine, a un éclat somptueux, parfois tapageur. L'emploi du sombre ébène, le clinquant de la marqueterie de cuivre, d'ivoire et d'écaille, plaisent aux contemporains de Napoléon III (VIAUX, Le Meuble en France, 1962 p. 164) :• 2. Cromwell de ce clinquant veut s'entourer encor.— Quand je dis ce clinquant, c'est bien de très bon or.— Or vierge de Hongrie.HUGO, Cromwell, 1827, p. 317.— TECHNOL. Métal en feuilles très minces. Clinquant d'aluminium, de cuivre, de laiton. Les premières dynamos ont fait usage de balais métalliques constitués par (...) des lames minces de clinquant (A. SOULIER, Les Gdes applications de l'électr., 1916, p. 71).B. P. ext., péj., usuel. Ce qui, malgré son apparence précieuse et son éclat parfois trop voyant, n'a pas de valeur réelle. Bijoux de clinquant :• 3. ... une boutique de bimbeloterie, toute reluisante de clinquants, de verroteries et de choses magnifiques en fer-blanc.HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 464.— Au fig. Ce qui est recherché, brillant, généralement superficiel ou factice et parfois de mauvais goût. Tout ce clinquant de style et de fausse érudition m'agrandissait les yeux d'étonnement (GREEN, Journal, 1941, p. 157) :• 4. Par ce qu'il [Hugo] a de pire, par son théâtre, il n'échappe à ce qui relève de l'observation que pour donner dans le clinquant et dans le creux...MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, p. 242.Rem. 1. On rencontre en outre le verbe trans. clinquanter. Charger de clinquant. Attesté ds la plupart des dict. du XIXe s. ainsi que ds Lar. 20e et Lar. Lang. fr. Au fig. Ces in-octavos que le faux goût clinquante Et qui n'en sont pas moins cotés sept francs cinquante (A. POMMIER, Colères, 1844, p. 105). 2. Le verbe simple clinquer est attesté ds la docum. au sens de « produire des bruits secs et sonores ». Après une journée entière de liberté alcoolique, voici les esclaves qui tressaillent un peu, (...) ils s'ébrouent et font clinquer leurs chaînes (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 371). Clinquant, part. adj. correspondant à ce sens est attesté dans les mêmes limites. Leurs chevaux libérés, étriers fous et clinquants, galopaient à vide (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 40).Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932 uniquement en tant que subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1526 adj. « qui fait du bruit » (G. CRETIN, Complainte, p. 62 ds HUG.); à nouv. en 1932 (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, p. 40). B. 1. a) mil. XVe s. adj. « brillant » (O. DE LA MARCHE, Mémoires ds GDF. Compl. : or clicquant); d'où 1454 subst. clincant « lamelle d'or ou d'argent » (Archives du Nord, B 2017, fol. 249); ca 1570 clinquant (CARLOIX, Mémoires de la vie de François de Scepeaux, IV, 12 ds LITTRÉ); b) 1680 « mauvaise imitation de métaux précieux » (RICH.); 2. 1667 fig. « éclat faux et trompeur » (BOILEAU Satire IX, 176); d'où 1844 adj. « qui a du brillant mais peu de valeur » (E. CHAPUS, Théorie de l'élégance, p. 114). Var. nasalisée de cliquant (1306, cliquens « qui fait du bruit » [G. GUIART, Royaux lignages, éd. J.-A. Buchon, I, 2952]), part. prés. adj. de cliquer « faire un bruit métallique, résonner » (cliqueter). L'évolution sém. de A à B s'explique par un transfert synesthésique, la représentation visuelle se substituant à la représentation auditive (FEW t. 2, 786a, s.v. klink-). Fréq. abs. littér. : 101. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 427.1. clinquant, ante [klɛ̃kɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. XIVe; de clinquer, rad. onomatopéique klink-. → Clinquant, n. m.❖1 Et leurs chevaux libérés, étriers fous et clinquants, galopaient à vide et dévalaient vers nous de très loin (…)Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 35.2 (XIVe; repris XIXe). Qui brille d'un éclat trop voyant, dont l'éclat est vulgaire. || Des bijoux clinquants. || Une décoration trop clinquante. ⇒ Tapageur; et aussi 2. Clinquant. — Qui brille mais est sans valeur.2 Ici tout est bon marché, clinquant et camelote, sauf les boutiques d'objets religieux.Paul Morand, New York, p. 87.3 (…) son bavardage même, son débit de trouvailles, cet ordre calculateur d'une profusion pas chère, tout cela fonde une Poésie clinquante et économique (…)R. Barthes, Mythologies, p. 159.❖CONTR. Discret, silencieux.————————2. clinquant [klɛ̃kɑ̃] n. m.ÉTYM. XVIe; mil. XVe, clicquant; p. prés. de l'anc. v. clinquer, cliquer « faire du bruit ». → Clique.❖1 Lamelle brillante, d'or ou d'argent, dont on rehausse certaines parures et broderies. — Par ext. Lamelle de cuivre doré ou argenté qui imite le vrai clinquant. || Le papillotage du clinquant. || Un habit passementé de clinquant.1 (…) il n'y a que la pauvre noblesse qui se pare de clinquant usé et de peluche pelée.2 (1680). Par anal. Mauvaise imitation de métaux, pierreries, bois précieux. ⇒ Camelote, faux, quincaillerie, simili, verroterie. || Le faux éclat, le mauvais goût du clinquant. || Meubles, bijoux de clinquant.2 Son mari, que choquait un peu cet amour du clinquant, répétait souvent : « Ma chère, quand on n'a pas le moyen de se payer des bijoux véritables, on ne se montre parée que de sa beauté et de sa grâce, voilà encore les plus rares joyaux ».Maupassant, Clair de lune, « Les bijoux », p. 175.♦ Spécialt. Techn. Métal en feuilles très minces. || Clinquant de laiton, d'aluminium.3 (1667). Fig. Éclat trompeur, tapageur. — En matière de style, Abus de figures de rhétorique, d'effets faciles et de mauvais goût. || Le clinquant de l'esprit.3 À Malherbe, à Racan, préférer Théophile,Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile (…)Boileau, Satires, 9.4 Il faut éviter, dans l'appareil des solennités, le clinquant, le papillotage (…)Rousseau, Considérations sur le gouvernement de la Pologne.5 (…) la pompe, le clinquant, le brio des courses (de taureaux) espagnoles.
Encyclopédie Universelle. 2012.